Johannes Brahms : style, personnalité et signification historique
Bien qu'il fut un des derniers parmi les grands compositeurs romantiques, il était très orienté vers le style classique. Il avait de l'admiration pour Beethoven et Bach, croyait aux formes et structures conventionnelles et fut un adversaire des 'rebelles' Wagner et Liszt, et de ce qu'ils appelaient 'la musique du futur'.
Il utilise une structure de sonate élargie et de la variation de caractère : les variations ne reposent pas sur des ornements mais sur la caractérisation du thème, par de nouvelles harmonies, changements de rythme et nouveaux contre-thèmes.
Ses mélodies sont longues et équilibrées, son harmonie est riche, avec une multiplicité de graduations et une variété d'accords de liaison.
Il utilise beaucoup de polyphonie et de polyrithmique, moyennement de chromatique, plutôt expressif que riche en couleurs.
Son orchestration est riche avec alternatives de groupes d'instruments, l'expression est souvent dramatique, mais dans le développement de la composition il y a une recherche de réconciliation, de résolution du conflit.
Brahms a donné à la musique romantique l'expression la plus réfléchie et la plus intériorisée. Sa polyphonie a été le point de départ de la polyphonie de Mahler dans la période du romantique tardif.
Brahms n'a pas composé d'opéras ni de musique programmatique.
Bien que sa musique soit louée comme douce, noble et classique, Brahms était une personnalité sans manières, pénible dans les relations, habillé de façon négligée et économe. Il ne connaissait pas de compromis.
Il appréciait la musique de Grieg et de Dvorak, la musique de Listz et Wagner le laissait indifférent, et concernant Mahler, Bruckner, Tchaikovsky, Verdi et Richard Strauss il était moyennement enthousiaste.
Le Vienne musical était partagé en deux camps : le premier accueillant avec enthousiasme 'la musique du futur' de Listz en Wagner, l'autre camp qui s'y opposait. Les esprits étaient tellement échauffés que personne ne pouvait rester neutre dans le monde musical. Brahms ne laissa aucun doute planer sur le fait qu'il n'était pas amateur de la musique de Wagner et il laissa paraître clairement qu'il méprisait ses partisans.